Le maître du monastère passa signaler son arrivée au comptoir des recensements de navires puis retourna au sien, sa futur belle-soeur avachie sur son bras. Une fois arrivé au pied de l'embarcation, quelques gardes canthiens surpris s'élancèrent pour aider leur maître. Ce fut encadrée de deux solides hommes d'arme la tenant fermement que Dame Faithys toucha le pont du bâtiment.
"-Rooohh, ça alors, je vole, je touche même p'u le sol", s'exclama celle-ci avant d'imiter le bruit de la fameuse invention luxonne permettant de voler et s'appelant les "Parias chutent". Baralai leva les yeux au ciel en souriant.
"-Euh... Maître ?", s'interrogea un garde. "Cette personne doit-elle être considérée comme captive ?". L'homme de main se réjouissait déjà devant la perspective de pouvoir profiter pleinement des attributs de la jeune femme auquel il jetait des coups d'oeil pleins d'espoir.
"-Non, non" répondit l'intéressé en fronçant les sourcils. "Allez la mettre à dessouler dans mes appartements et ne l'importunez pas !". Le garde se raidit alors, grimaça et emmena calmement la ritualiste vers l'arrière de la jonque. "Et toc", rigola celle-ci. Baralai leur emboîta le pas.
Une fois seules dans la cabine, l'élémentaliste interrogea la kursik tout en lui préparant un dessoûlant.
"-Parlez moi donc de la forêt d'Echovald et de votre sœur", engagea-t-il. La femme l'observa d'un regard de poisson mort jusqu'à ce que la phrase semble atteindre son cerveau. Elle commençait tout de même à retrouver petit à petit ses esprits.
"-Parler d'un fort et d'échos de vallées ? Et d'où se vautre ma soeur ? Oula, drôles de questions... Enfin, si vous voulez vraiment savoir, le fort trembleforêt résiste toujours aux peinturlurés, le vallon de la fougère n'a jamais fait d'écho, et où se vautre ma soeur ne regarde qu'elle et moi, na !".
Puis, elle se coucha sur le grand lit de Baralai et se mit aussitôt à ronfler bruyamment.